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Aux frontières de l’aube

Durée. 1h35mn
Titre original. Near dark
Interdit aux moins de 12 ans

En 1987 débarque sur les écrans Aux frontières de l’aube. précédé d’une excellente réputation acquise au Festival d’Avoriaz. Avec sa bande de vampires iconoclastes, Kathryn Bigelow provoque un véritable choc pour une nouvelle génération de cinéphiles. Fini en effet les suceurs de sang passéistes à la Christopher Lee avec toutes ces figures imposées comme l’ail, le crucifix ou encore cette foutue eau bénite. Les amateurs de films d’horreur et de vampires tiennent enfin un film révolutionnaire, qui bouscule tous les codes du genre. Il est moderne, flippant, gore et cool à la fois.

Le Dracula de Coppola peut en effet aller se rhabiller avec ses robes de chambre en mousseline ; la délicatesse n’est pas le souci premier de la bande à Bigelow. Ils sont crades, cruels, bêtes et méchants ; on pense à des White Trashes itinérants, à des marginaux qui inspirent immédiatement la crainte. Ils sont mauvais, sans scrupules, ils ont les ongles noircis par le sang séché, ils sont par conséquent foutrement séduisants.

Parmi eux Jesse, le leader qui raconte avoir combattu pour les Sudistes ; Severen, le pire de tous, qui prend un malin plaisir à égorger ses victimes avec ses éperons ; Diamondback, la femme de Jesse qui manie le couteau papillon comme d’autres le sèche-cheveux ; Homer à l’allure d’un gamin de douze ans mais aussi sadique qu’un homme aguerri ; enfin Mae un petit bout de femme qui joue avec les apparences. C’est d’ailleurs elle qui va convertir Caleb, un jeune plouc du Texas, sûr de son Stetson et de son entrejambe. Intégré malgré lui dans cette nouvelle famille, il va tout faire pour résister à l’envie de tuer pour se nourrir.

Non contente de faire voler en éclats les règles du genre, Kathryn Bigelow imprime la pellicule de son style percutant. visuellement très beau (superbe jeu de lumière) mais sans fioritures. La réalisatrice va droit au but, reste incisive dans les moments de bravoure comme dans les scènes intimes. Cela donne lieu à des séquences cultes. celle du bar, un massacre d’une grande sauvagerie sur l’air de Fever ou encore le gunfight avec les autorités (chaque impact de balle laisse pénétrer un filet de lumière qui brûle les vampires). C’est inventif, couillu et impressionnant pour l’époque. Quelques gueules dans ce film ont depuis fait leur bout de chemin. Lance Henriksen (Jesse) vu dans les Aliens et dans la série télé Millennium et Bill Paxton (Severen) s’embarque régulièrement pour une visite du Titanic avec son ami James Cameron. Kathryn Bigelow signe une œuvre crépusculaire, jubilatoire où la beauté des images n’a d’égale que le nihilisme de ses personnages.

Une fois n’est pas coutume, on excusera facilement l’absence de suppléments dans cette édition. Pour la bonne raison que l’on a cru à un moment donné le film de Bigelow perdu à jamais. Une rumeur courait sur la disparition des négatifs d’Aux frontières. Une édition collector serait certes légitime pour ce classique, mais on est tellement soulagé de le revoir qu’une édition simple suffit largement.

Edition 1 DVD
Bande-annonce
Format cinémascope 1.85 16/9 anamorphique compatible 4/3
Chapitré
Couleur
Audio Dolby Digital français 2.0 mono, Anglais 2.0
Interdit aux moins de 12 ans

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